Offre d'emploi n° 17681445

Description du poste

Contexte du recrutement et définition de poste :

Contexte

L’Yères est un petit fleuve côtier normand qui se jette dans la mer au niveau de la commune de Criel-sur-Mer (Seine-Maritime) et dont l’embouchure est fortement anthropisée par la présence d’une digue-route. Cet aménagement fait que la basse vallée est fortement déconnectée du milieu marin en conséquence de quoi les zones humides situées à l’arrière de la digue-route ne sont que peu accessibles à l’eau de mer. Toutefois les rares épisodes d’entrée d’eau salée (tempêtes et forts coefficients de marée) permettent la persistance de prairies halophiles dans les secteurs topographiques les plus bas de l’estuaire. Ces formations végétales, peu représentées dans la région, sont également entretenues par des remontées d’eaux provenant de la nappe et pouvant conserver un caractère halophile.

Le rétablissement de la continuité mer - estuaire est à l’étude sur la base d’une réouverture de l’estuaire de l’Yères à l’action directe de la marée ce qui devrait permettre de recréer une succession longitudinale et latérale d’habitats typiques d’un petit estuaire. On pose l’hypothèse que la meilleure possibilité de restaurer les fonctions écologiques portées par le compartiment sol est de ramener un régime de perturbation et de contraintes lié aux variations de niveau d’eau en cohérence avec le régime hydrologique des marées. Une fois la reconnexion effective, il s’agira d’étudier les successions végétales et les gradients d’habitats benthiques qui seront observés du fait des évolutions hydro-morpho-sédimentaires du milieu. D’après le contexte, une extension des habitats de type « prés salés » est attendue.

Pour mener à bien cette étude de faisabilité, il est indispensable de disposer d’un état initial le plus complet possible (caractérisation hydro-sédimentaire, inventaires écologiques et diagnostic fonctionnel) de l’embouchure de l’Yères avant le début des travaux. C’est pourquoi, dans le cadre du programme Eau et Climat, l’AESN finance la réalisation d’un état zéro de l’estuaire de l’Yères avant ouverture de la digue route. Cet état zéro consiste notamment 1) à décrire la végétation en place dans l’ensemble du marais situé derrière la digue route de Criel-sur-Mer, 2) à décrire les profils de sols de ces marais, 3) à évaluer les stocks de Carbone des sols et 4) à établir les fonctions de minéralisation et de dénitrification de ces sols.

Objectif & missions

Le laboratoire ECODIV USC 1499 INRAE a été sollicité en 2023 par l’OFB et l’Agence de l’Eau Seine Normandie pour réaliser, en 2024, 2025 et 2026, l’étude initiale de la végétation et du sol des habitats actuellement présents au sein de l’embouchure de l’Yères.

Ce stage a pour objectif de poursuivre la caractérisation initiale de la végétation débutée en 2024 et 2025. La réalisation de cet état initial implique une caractérisation de la banque de graines des sols afin d’estimer la végétation potentielle pouvant s’exprimer suite aux travaux de réouverture. Pour cela des carottes de sol seront prélevées à proximité de chaque relevé de végétation, puis mises en culture en chambre bio-climatique afin de suivre l’émergence des graines présentes. Quinze carottes de 50 cm de profondeur subdivisées en 5 épaisseurs de 10 cm seront nécessaires pour quantifier la présence de graines en profondeur. En effet, les sols des marais littoraux sont généralement la résultante de dépôts sédimentaires et de matière organique déposés au fil du temps et des événements de submersion. Connaitre les sources possibles de semences stockées en profondeur peut permettre de connaitre les potentiels de restauration si une érosion massive des sols se produit suite à l’effacement de la digue.

Les premiers relevés ont été réalisés à la fin du printemps 2024 et au printemps 2025 et ont donner lieu à deux stages de Master 1. En 2026, deux autres stages de Master se dérouleront en parallèle pour caractériser les stocks de carbone des sols ainsi que le fonctionnement des sols de l’embouchure en lien avec les cycles du carbone et de l’azote. Les 3 stagiaires seront donc amenés à travailler ensemble sur le terrain comme au laboratoire.

Au cours du stage, le (la) stagiaire sera amené(e) à :
- Mener des prélèvements de carottes de sol et prendre en charge la préparation pour mise en culture en chambre bioclimatique ;
- Suivre les émergences des graines, identifier et dénombrer des espèces ;
- Analyser les résultats (analyses statistiques) de cette campagne ainsi que les résultats de 2025 obtenus à partir des prélèvements de surface (0-10 cm) ;
- Rédiger un rapport de fin de stage.

Données mises à disposition

Profil recherché :

- Étudiant en Master 1ère année en Écologie

- Bonne aptitude au travail de terrain et de laboratoire

- Esprit pratique, autonomie, intérêt pour la recherche appliquée

- Bonne capacité rédactionnelle

- Connaissances appréciées en botanique, en traitements statistiques (utilisation de R)

Modalités d’accueil

Modalités de candidature